Les éditions de Georges Bielec

De 1968 à 1969

Georges Bielec collabore aux diverses sociétés d’éditions de Max Canal et apparaît comme directeur de la publication des éditions Idées Images en 1968. Il publie alors deux titres, HIPPY et LA HYÈNE, très proches dans leur aspect des P.F.A. (Petits Formats Adultes) des éditions de Max Canal. Le matériel d’ailleurs est lié, puisque le premier titre de ces éditions HIPPY publie des histoires de Lucky (Teddy Bob), déjà vues dans les titres TEDDY BOY et LUCKY et entame également une série, Boy et Lola (Bonnie and Clyde), qui se poursuivra chez Canal dans les titres REBELLE et CAMPUS (GIRL), et que le second titre de ces éditions, LA HYÈNE, adapte avec La Jena la même série qu’adapte le titre LA LOUVE.

De 1970 à 1992

Max Canal n’a pas payé certains droits de reproduction sur du matériel provenant de Erregi, une jeune maison d’édition italienne dirigée par Giorgio Cavedon et Renzo Barbieri. Les deux associés décident de publier eux-mêmes le matériel en France. Ils contactent Georges Bielec et font enregistrer la création d’ElviFrance le 28 avril 1970. ElviFrance appartient aux deux éditeurs italiens, de même qu’Elvipress chargée de la vente des droits à l’étranger. Cependant, tout au long des vingt-deux années de gérance, Georges Bielec gardera une totale liberté de manœuvre.

Le livre de Jacques Sadoul « Les filles de papier » fait son entrée au journal officiel en mai 1972 à la rubrique des publications interdites par le ministre de l’Intérieur et inaugure, de ce fait, une très longue liste d’interdictions pour ElviFrance. La maison  devenant, le temps de son existence, la plus interdite de l’histoire de la presse et du livre en France. Le journaliste Bernard Joubert, spécialiste de la censure en France, compte 532 titres interdits aux mineurs (ce qui n’était pas véritablement un problème puisque les publications étaient, sauf exception, toutes destinées à un public adulte), 176 titres interdits d’exposition (ce qui là, par contre, par un effet de rebond législatif, leur interdit également la distribution par les N.M.P.P.) et 36 titres interdits, de plus, de toute publicité. Après les résultats d’une enquête demandée par la commission de surveillance et de contrôle des publications, Georges Bielec est convoqué par celle-ci en décembre 1972 et devra promettre d’arrêter les titres TERROR et OUTRE-TOMBE et d’accélérer la fin de JUNGLA. Georges Bielec décide alors de faire paraître dans différentes publications une lettre d’information sur l’arrêt des titres TERROR et OUTRE-TOMBE en proposant aux lecteurs des explications par courrier. Cette sorte de lettre ouverte à la face des censeurs et du public déclenchera la guerre entre la commission de censure et Georges Bielec. L’été 1973 voit presque toutes les séries ElviFrance subir un arrêt de leur publication (ISABELLA, JUNGLA, JACULA, VÉNUS DE ROME, GOLDBOY, LUCIFERA, LUCRÈCE, SAM BOT sont interdits d’exposition, soit huit des dix titres publiés alors) correspondant à l’interdiction de niveau 2 du 20.06.73 (10.07.73) qui inaugure l’obligation du dépôt préalable pour l’ensemble des publications ElviFrance, et ce jusqu’à la fin de son existence. Suite à l’obligation du dépôt préalable, ElviFrance doit diffuser par elle-même les titres interdits d’exposition car exclus des N.M.P.P., ce qui va lui permettre, malgré tout, de créer un important réseau de diffusion directe et d’écouler les titres interdits.

Voir et lire à ce propos les deux articles de Bernard Joubert « L’Histoire d’ElviFrance »
et « ElviFrance et la censure » – Le Collectionneur de Bandes Dessinées (Histoire & Actualité du 9ème Art) N° 78 (1995) et N° 80 (1996)

 

Idéogram et Novel Press

Créées en 1984, les éditions Idéogram appartiennent en propre à la famille Bielec, à la différence d’ElviFrance qui est toujours restée une filiale appartenant aux éditeurs italiens. Le matériel est différent de celui utilisé pour les éditions ElviFrance : du matériel italien original mais aussi du matériel japonais, espagnol et français.

Les éditions Novel Press sont créées en 1986 avec des capitaux italiens, dans le but de retrouver un peu de liberté par rapport à l’étouffant dépôt préalable auxquel sont soumises les éditions ElviFrance. Le matériel choisi pour ces pockets est dans l’ensemble du matériel italien et semblable à celui qu’utilise ElviFrance. On peut noter la présence sporadique de matériel français ou belge spécialement réalisé pour l’occasion avec la publication de nouvelles séries de titres déjà existant chez Idéogram. On y trouve aussi l’adaptation de magazines ou revues mélangeant de la BD italienne à des photos érotiques.