Les éditions de Janine et Émile Keirsbilk

Éditeur : Émile Keirsbilk
Directeur de publication : Janine Keirsbilk

Les éditions Artima (ARTisans en IMAgerie) sont créées durant la guerre à Tourcoing.
À ses débuts, Artima publie des albums illustrés et des albums de coloriage pour enfants, puis se dirige vers la publication de bandes dessinées françaises sous la forme du Récit Complet. Autour de 1947, le format est à l’italienne avec UNE AVENTURES DE… puis avec AUDAX et DYNAMIC où sont présentées des séries telles que Wonderman par Dupuich ou Fulguros de Brantonne. En février 1952, Artima propose une collection à la française (17,5 x 23 cm de 36 pages) aux nombreux titres, tels que ARDAN, TAROU, VENGEUR, VIGOR. Elles commencent à publier du matériel étranger le plus souvent espagnol. En mai 1953 ces éditions sortent le premier titre de science-fiction en France, MÉTÉOR, avec les frères Giordan au dessin. D’autres vont suivre rapidement comme COSMOS, ATOME KID, SPOUTNIK ou MONDE FUTUR qui sont des productions maison ou d’origine espagnole. SIDÉRAL, AVENTURES FICTION ou BAT MAN, quant à eux, sont des adaptations de matériel américain, comme les titres de guerre CHOC et COMMANDO. Cet essor durera jusqu’à la fin des années cinquante.

Fin cinquante, début des années soixante, l’éditeur opte pour la création de nouveaux titres au format poche ou Digest. Il crée pour cela en 1956 une structure qu’il nomme Arédit. La plupart des Récits Complets adoptent alors le format poche ; un passage obligé pour nombre d’éditeurs de bandes dessinées. On voit apparaître des Digest, quelques fois même Super-Digest (c’est-à-dire encore plus petit), avec les titres FOXIE, BIG BOY se modifiant en BIG BOSS, ou encore avec la continuation, sous cette forme, du Récit Complet SIDÉRAL poursuivant l’adaptation de matériel américain.

En 1962, la maison d’édition conclut un accord avec les Presses de la Cité spécialisées dans l’édition de romans populaires. Cette association donne naissance à la collection « Comics Pocket ». Cette Collection pour adultes voit le jour avec FLASH ESPIONNAGE, OSS 117, AVENTURES FICTION et ÉTRANGES AVENTURES. Le succès est immédiat et les titres se multiplient rapidement. Beaucoup plus confidentielle et discrète est la création, deux ans auparavant, de la collection Romantic Pocket, débutant par des fascicules appartenant déjà à la collection « Digest du Cœur ». La troisième collection pour adultes de cet éditeur est la collection « Bliz » ; elle est tardive et ne comporte que deux titres.

En parallèle, les collections pour la jeunesse rééditent ou poursuivent en poche les Récits Complets de la collection 17,5 x 23 avec les collections Audax, Héroïc, Courage Exploit ou Cosmos. Puis Artima-Arédit poursuit l’adaptation de matériel américain avec la collection Pop Magazine, récupérant cette fois le format des comics et se présentant tout en couleurs. Le premier titre est BOMBA suivi par AQUAMAN, FLASH, MONDE FUTUR, ATOM, GREEN LANTERN… De format poche, la collection Flash absorbe la collection Cosmos, poursuit la collection Pop Magazine et propose à nouveau du matériel américain mais en noir et blanc  : HULK, THOR, SUBMARINER, FAUCON NOIR et d’autres titres suivent. En 1979, suite au succès des super-héros – notamment du STRANGE de Lug – sont créées les collections Artima Color Marvel, DC SuperStar et d’autres de même acabit qui se présentent en grand format et en couleurs : ANNÉE ZÉRO (Kamandi), CAPTAIN AMÉRICA, LE FILS D’ODIN (Thor), GAMMA (Hulk), etc.

En 1983, l’éditeur sort une revue de science-fiction, EPIC, et en 1987, lance ses derniers titres en couleurs, WATCHMEN et ECLIPSE Magazine (deux numéros chacun). La maison ferme définitivement en 1989.

 

Les collections pour adultes des éditions Artima / Arédit

Les collections « Digest du Cœur » et « Romantic Pocket »

Elles regroupent une vingtaine de titres, comportant le plus souvent deux séries, pour un ensemble de 1300 numéros dont un peu plus de 80 fascicules appartiennent à la collection Digest du Cœur et environ un millier à la collection Romantic Pocket. D’autres numéros ne sont pas notifiés comme appartenant à ces collections, comme les 90 publications en grand format sans titre de collection (le magazine du Cœur), bien qu’ils s’inscrivent chronologiquement à l’intérieur de celles-ci. Un ensemble de titres qui se présente pour adultes et qui sont le plus souvent des récits sentimentaux ou des drames amoureux. On y trouve parfois des femmes « de mauvaise vie » et quelques récits comportent des intrigues policières, voire des viols ou des meurtres, mais ce sont là des raretés parmi la masse de récits publiés. On trouvera chez ce même éditeur, à la même période, une autre collection pour filles, la collection Rose blanche, regroupant de nombreux titres et présentant un matériel similaire mais fait uniquement de bandes dessinées et qui ne furent jamais notifiées pour adultes.

À ses débuts, les pockets de la collection « Digest du Cœur » ne présentent que des bandes dessinées dont du matériel américain. Marqués pour adultes à partir de septembre 1963 sous le label de cette collection, ces pockets sont les premiers petits formats « pour adultes » parus en France. Il est difficile de déterminer véritablement si ce sont les romans-photos ou les bandes dessinées qui sont considérés pour adultes car les premiers numéros libellés publient des bandes dessinées en même temps que les premiers romans-photos sous ce format. Puis la Collection « Digest du Cœur » prend le nom de « Romantic Pocket » et adopte presque en même temps une maquette à fond noir dont les fascicules, tous libellés pour adultes, garderont l’indication bien après la disparition de ces romans-photos dans le contenu. Alors que les ciné-romans ou les romans-photos en grand format ne sont jamais notifiés pour adultes, les titres BATACLAN, CHÉRIE, MAMBO et SAPHIR de la collection Romantic Pocket, ne publiant que de la bande dessinée, sont toutes stipulées pour adultes depuis leurs premiers numéros. ROMANTIC, MIROIR DU CŒUR et CINÉVISION présentent, durant un temps, des couvertures attachées à des contenus provenant de matériel DC. C’est à cette période que la notification pour adultes disparaît, peu après le début de ces adaptations. Les derniers titres de la collection Romantic Pocket, prenant comme titres d’éditeur les noms des auteurs, adaptent, quant à eux, des romans de Concordia Merrel ou de Magali.

La collection « Comics Pocket »

À l’image de la Collection, les quatre premiers titres FLASH ESPIONNAGE, OSS 117, AVENTURES FICTION et ÉTRANGES AVENTURES se divisent en deux parties comportant chacune deux titres. FLASH ESPIONNAGE et OSS 117 pour la partie policière, d’espionnage ou d’angoisse en provenance de revues espagnoles ou des romans des Presses de la Cité, et l’autre partie avec AVENTURES FICTION et ÉTRANGES AVENTURES qui adapte du matériel en provenance des États Unis. Cet état de choses perdurera sur l’ensemble et tout au long de l’existence de la collection Comics Pocket. Il faut ajouter que cette collection adapte également du matériel anglais mais pas en quantité aussi importante. On fera alors la distinction entre le travail d’adaptation des romans des Presses de la Cité demandé aux dessinateurs locaux, celui-ci énorme puisqu’il s’agit souvent de plusieurs centaines de pages de bandes dessinées, et celui des auteurs américains qui travaillaient sur le format comics avec un nombre de pages restreint.

En fait la collection « Comics Pocket » présente énormément de matériel très divers évitant pourtant la quasi-totalité du matériel italien. L’éditeur, depuis les débuts de son entreprise, n’a adapté qu’exceptionnellement celui-ci – récupérant tout de même les couvertures italiennes des IL GIALLO MONDADORI Romanzo, SEGRETISSIMO Romanzo et autres, pour celles des titres policiers ou d’espionnage. Le seul titre à adapter du matériel italien est O.S.S. 117. Les autres titres policiers ou d’espionnage présentent un matériel en provenance d’Espagne ou créé par des auteurs locaux et espagnols qui réalisent les adaptations des romans des Presses de la Cité. Le matériel adapté est celui des séries Espionnage, Un Mystère ou en provenance du Fleuve Noir, notamment avec les collections Angoisse ou Anticipation, reprenant souvent les couvertures de ces titres mais sans correspondance véritable avec le contenu. Les auteurs des récits, exception faite des auteurs de romans des Presses de la Cité, ne sont pas crédités. Ce n’est qu’au premier trimestre 1975 que les auteurs, scénaristes et dessinateurs travaillant pour le marché américain, commencent à être crédités.

La collection « Bliz »

Elle se divise en deux titres, BLIZ et FOG issu chacun de l’hebdomadaire italien BLIZ.